15 novembre, 14 ans déjà que tu es parti papa

 Je me remet cette musique que j'ai associée à toi et à ton attirance pour ce qui était Amérindiens dans tes dernières années. Qu'aurais tu penser de ce chant: Dancing under the moon par Native American chant ? Sans doute rien de particulier mais moi je le trouve à mourir. A chaque occasion fête des pères, anniversaires et jour de ton décès de ton enterrement, je me le remets en boucle ou presque et je sanglote. Je l'écoute à fond la caisse, mes baffles ayant cédés, je me plonge les écouteurs dans les oreilles et je me balance au ryhme des tambours encore et encore. Je ne pleure pas sur toi, je sais que tu es là. Je sanglote sur cette vie dont je comprends de moins en moins l'objectif. Je ne trouve plus de sens depuis que j'ai considéré la vie sous un plan global et pas seulement sous l'angle de mes petits plaisirs quotidiens. Ai je du reste encore du plaisir? j'étais loin, très loin de cette terre et de ses humains mais tenue par l'engagement pris auprès d'animaux malheureux qui sont là tout autour de moi.


Papa, je m'adresse à toi, car je sais que pour les grands occasions, les morts reviennent soutenir leurs proches. Je pense que tu soutiens davantage la petite dernière, celle qui a été là pour toi. Je ne veux plus penser à ces 10 années qui nous ont séparés et au sortir desquelles, il fut décidé que tu étais mon père à tout jamais et ceci après autant de doutes. 


A quoi sert cette vie, vers quoi me conduit elle. J'écoute encore et encore ce chant qui me fracture de haut en bas et rien ne me donne envie de l'arrêter, de passer à autre jour. 


C'est dangereux, mais peu m'importe, c'est le jour de tous les dangers. Non pas à cause de toi mais bien à cause de cette attente de je ne sais quoi qui changerait tout. Il y eut des choses sublimes mais le furent elles vraiment ou en avais-je décidé ainsi? Sans nul doute, la Terre, la Nature, tout cela est merveilleux.; puis il y eut les humains qui commencèrent leur travail de prédation. J'ai eu plus de Mal que de Bien, malgré cela, j'ai aimé la vie, jusqu'à ces infarctus qui me firent hésiter sur cet Amour. 


J'ai mis cette musique en boucle et mon esprit avance, s'éloigne? je sais que j'irai cette année encore au bord du précipice, que je regarderai le fond mais qu'un oeil par dessus l'épaule me fera revenir, le visage trempé de larmes que personne ne verra. Que certains apprendront à connaitre si un jour je me confie. 


Un oeil par dessus l'épaule et les regards de mes 4 pattes me tirent en arrière ce qui augmente encore le flot de larmes. Je ne peux les abandonner et je dois même me battre pour que ce coeur défaillant qui est le mien poursuive sa route de longues années encore. Je suis fatiguée, le Coronavirus et la vie qu'il impose m'auront achevée dans ma détermination à chercher le beau. C'est fini le beau mais promis pour mes chats et chiens, pour poules et tortues, je continuerai à le chercher et pourquoi pas, parfois il se pourrait que je parvienne à y croire mais pour cela il faudra bien que je sois presque seule, il faudra que je laisse partir mes vieux, chiens ou chats, il faudra ,que je me fasse violence pour taire au creux de moi, les risques qu'encourent ceux qui resteront. Il faudra que je me dise que leur mort n'est pas pire que la tienne mon papa, pas pire que toutes celles que je connaissais ou connaitrai sur mon parcours. 


Je n'ai jamais été aussi près de mon précipice, je n'en avais jamais appréhendé le fond, là aujourd hui, je n'avais jamais autant souhaité la mort car tout est vain, vanité, inutile! Mais voilà, je reviens, paisible. Il le faut. 


J'ai fait un gâteau. 

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