J'aurais pu être quelqu'un
Mais je suis restée moi et rien que moi, cette éternelle suffisance qui se parle à elle-même juste pour comprendre quelque chose à son passage sur Terre.
Bien sûr, j'aurais pu écrire et être lue, j'ai écrit, on m'a lue mais si court temps. On m'a même parfois chantée quand je faisais encore la fière pour quelques mots joliment alignés. Quelle fadeur que tout cela, juste digne de désintérêt.
J'aurais pu et ne l'ai pas fait et abasourdie par cette révélation, je laisse mes doigts courir sur mon nouveau clavier pour vieil ordi sans cesse réaménagé. heureuse que de n'avoir rien fait pour une gloire inutile et stupidement désirée, car en fait, quel est l'intérêt de se laisser admirer par une foule corrompue aux plaisirs artificiels autant qu'inutiles.
J'aurais pu faire et ce faisant me régaler de "complimentations" (oui j'aime bien laisser ce mots qui correspond si bien à mon état de pensées. Avec mes yeux bêtement baissés sous la couverture d'une fausse modestie à peine voilée mais passant bien inaperçue aux yeux des "fiers" flattés d'être à cette proximité de "je" l'artiste, intitulée Moi.
Qu'aurais-je gagné à part des regrets dégoutés de m'être laissée piéger à la socialisation bien -pensante?
je vais le dire: je n'aurais pas rencontré ni Sartre ni Nietsche ni beaucoup d'autres qu'in fine, je ne connais pas vraiment mais dont j'ai survolé par manque de temps, les pensées. Me suis attachée à certains d'entre eux, ai pris sur moi d'en nier d'autres. Par manque de temps seulement mais j'ajouterais volontiers par manque de mémoire disponible.
Il n'y a rien qui ne soit raté ou réussi, juste des rêves réalisés ou pas et c'est sans intérêt, l'essentiel étant de les avoir rêvés au moins quelques fois. L'absurdité de ce passage terrestre suffit à excuser mon pseudo manque d'ambition, car évidemment, nul n'imagine que j'aie pu, à un moment, décider que ce qui était bien pour moi, restait pour moi et méritait de ne pas être égaré parmi quelques cochons avides qui avalerait le tout sans même une gorgée d'eau pure avant de demander des "explications" égotiquement gargarisantes.
Il n'y a rien que j'aie raté, pas plus que chacun d'entre nous quand on y pense. j'ai le bonheur pour témoin que rien n'en dépendait. Etre jusqu'à l'absurde sans savoir pourquoi ou comment et sans souci de devenir, voila ce que j'aurais du exécuter dès le départ. C'eût naturellement été impossible puisque je croyais que j'allais quelque part en revenant d'un nulle part situé ailleurs. Oh, je ne cherche pas à faire des phrases, juste des photos de mots entrelacés qui en diront bien plus long que la grammaticale admise par tout un chacun. Que se dise ou se répète n'importe laquelle de mes images m'importe peu voire pas du tout. C'est depuis et dorénavant mon procédé définitif: faire parce que je fais, parce que j'aime faire et hors de question qu'il faille bien le faire... Il ne m'agrée plus de traduire les "il faut" par une agitation désordonnée autant que toxique à ma biologie. Car je ne suis que biologie fragile, parfois à deux doigts de se détraquer avec un moteur qui chancelle et se cale. ma pensée dans cet assemblage qui se désassemblant se rassemble en se ressemblant étrangement mais tout aussi différent que 2 + 2 ne font pas toujours 4, vampirise mon espace intérieur pour ma plus grande satisfaction.
j'en resterai là de cet écrit du jour, tout entier dédié au dadaïsme qui ma foi me laisse des traits sceptiques quant à sa "compréhensibilité" mais j'assume en moi et pour moi. Qui refuse mon partage peut s'en écarter, j'ai coutume de ne regretter plus personne.
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