Ma poule est morte

 Ca a pris du temps mais la voilà partie. Entre soulagement et remord... je ne l'ai pas fait euthanasier. Garantir les soins des vivants et la poule s'en va, droguée mais sans souffrance. 


Je débroussaille sans y penser, juste attentive à ne pas laisser ma chienne me suivre de trop près. Je coupe les orties dans son coin d'observation de la rue. Grisette, une autre poule va encore passé la journée essouflée toute active qu'elle est à me pondre un oeuf. Si il suffisait que je lui dise de ne plus pondre, ce serait une bouffée d'air pour moi. Mais elle est là haletante, bec ouvert sur son nid de foin... je poursuis, les vibrations de la débroussailleuse dans les bras me rappelle douloureusement que je n'ai plus 20 ans, mais presque dirais-je avec un soupçon d'optimisme. 


Une ambulance! Chez les voisins d'en face. Qui? lui ou elle ou un de leur visiteur? Des gens charmants! Je rentre par pudeur, par respect,  mais décide de m'affairer dans la pièce des animaux...  de là, je verrai qui sort sur un brancard... L'attente est longue.. je balaie dans tous les coins, sous tout les meubles. 


Je m'occupe des tortues, elles vont aller dans leur baignoire faute d'un aquarium suffisamment grand. Seaux d'eau chaude, froide, surveiller la température. Regard sur la vitre... le samu arrive. Un infarctus? Le suspens dure, j'ai mal pour eux. pas que nous soyons très proches mais nous nous respectons, échangeant quelques mots et nos meilleurs voeux de-ci de-là. 


C'est elle. Visage pâle, partant seule because la Covid 19 qui interdit les accompagnants. La porte d'entrée se referme, les véhicules jaunes et rouges disparaissent dans la rue. 


Inconsciemment, je vais un peu dehors, je trie de vieux pots de fleurs, repique inutilement 4 salades condamnées par le  froid récent.. Un de mes chats passe, un moineau captif entre les dents. Vit il encore? Je poursuis le chat sans un son, au plus je l('appelle: Dora vient... les autres la pourchassent, Je l'entend qui m'appelle, elle a déposé l'oiseau. Je le constate mort. je le lui laisse. Trop tard. 


Et d'un coup je vois! Un coquelicot, que dis je un massif de coquelicots dont un seul est épanoui. J'avais rêvé d'en voir pousser sur mon terrain, et en voilà. Rouge de honte, presqu'incongru à mes yeux qui le regardent. Une photo! Je remonte vers la maison. Envie d'écrire, de décrire. 


Ce n'est pas fini, même si rien n'est clair, un rien l'éclaire. 

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