Parfois les mots s'imposent
alors que j'échangeais quelque mots avec lui ce matin, je ne me lassais pas du plaisir que ces échanges m'apportent malgré la bizarrerie de cette relation qui fut en son temps dans ma tête: banale de normalité. Avec des crises de jalousie, des moments de passion, des larmes et des reproches. Je finis par renoncer, il était si jeune et je vieillissais. Non que j'aie honte de quoi que ce soit, juste que je devais le libérer, le laisser grandir auprès de femmes de son âge.
Ce ne fut pas une réussite pour lui, il se trouva des personnes qui lui firent mal, une fille qui profita de lui, un cousin aussi... j'eus de temps à autre , vent de ce qui lui arrivait. De loin en loin, il me contactait, me racontant et je me faisais mal de le savoir à la merci de n'importe qui.. mais il devait grandir, il le disait. je m'étais pour ma part instituée "tata d'Amérique" lol.Un truc que j'avais élaboré quand on nous regardait de travers dans les rues ou transports en commun. Je savais que les regards le mettaient mal à l'aise. je m'exclamais subitement: comment va ma soeur? Ils vont en vacances au Maroc cette année? et quelques autres trucs aussi tordus que crédibles. Il riait. Il riait souvent, beaucoup mais parfois il vivait d'aigus chagrins que j'essayais de lui faire relativiser.
Petit garçon dans un corps d'homme, je le retrouvai en ligne quelques mois plus tard. A peine avait il changé. toujours aussi nature, plein de bonnes intentions et se diversifiant dans les couleurs de ses dessins ma foi, très intéressants. Il écrivait aussi, comme des haïkus dans l'esprit mais sans respect des règles, juste qu'en le lisant, j'avais le même ressenti.
Dois je le dire? Il est schizophrène et aussi arabe et musulman. j'ai le double de son âge au moins. Il ne s'agit plus pour moi de jouer les prolongations d'une histoire qui n'avait guère de réalisme. D'ailleurs, j'avais bien changé. sans regret mais sans désir de revivre ce genre d'expérience, aussi amoureuse fut elle.
Nos échanges en ligne m'apporte souvent le sourire, Il est frais, joyeux, naturel. Un farfadet sur le fil de la vie qui se joue de tous les codes mais très attaché à sa religion dans l idée du respect et de l'Amour.
Ce matin, je pensais à lui et les mots me vinrent: J'avais avec lui une relation singulière. Voilà qui remplace avantageusement les mots: amour, amitié, camaraderie...
On me dira que tant de réflexions pour en arriver là, c'est un peu se chatouiller pour se faire rire. Parfois l'esprit a besoin d'étiqueter pour que chaque chose soit et reste à la bonne place.
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