L'immobilité de l'instant me fige en lui. Gouttes de pluie filent sur la vitre. Juillet mouillé m'entoure dans l'instant seul qui passe et se ressemble et toujours semblable à lui-même. Lilas, groseillers, rhubarbe aux feuilles brillantes d'eau se balancent dans le vent. Pourtant dans ce vide plein de va et vient, il ne se passe que rien alors que tout arrive. Les sanglots de l'espace atteignent la terre sans que s'émeuvent les natures humaines avides d'instantanéïté et qui en appellent au soleil pour les vacances. Seule et seule avec moi, la nature de la Nature se souvient de ses besoins, de ses envies et force la dose malgré tout. Sur les trottoirs, entre les rayons des magasins, les vibrations vocales des individus saturent à l'envi de réflexions agressives météorologiques. "on en a marre de ce temps"! Qui peut bien en avoir marre du temps? le temps serait il pluie et/ou soleil? On en a marre de ce temps.. No sens absolu des dérives du vocabulaire. J'oserai dire, j'aime le temps, surtout le mien, juste que je n'en éprouve ni l'envie, ni le besoin. Juste besoin de profiter de mon temps qu'il soit de soleil ou de pluie n'y change rien. Chaque instant se réplique et disparait, juste mes cellules restent accrochées à un départ, s'étirent pour suivre le mouvement jusqu'à ce que l'élastique se rompe, c'est la mort. Jusqu'où irai-je et jusques à quand indéfinissable? Tu parleras mon coeur et tu leur diras, tout est bien qui finit bien. Ma vie due à un hasard préhistorique ne se fondra pas dans un épisode historique quoique? Qu'en sais-je? Entrer dans l'histoire n'est pas forcément glorieux. je pourrais être celle qui se tue en tombant d'un trottoir, fait divers d'un journal local et voilà des tas de gens qui font ma rencontre en prenant leur café du matin. Ils iront au long de la journée raconter cette absurde histoire au travail et les collègue la reprendront le soir en famille au souper. C'est ainsi que malgré moi, me voilà "connue" sans que personne ne sache qui je suis. L'atrocité de la banalité, c'est juste que l'affaire réapparait régulièrement au fil du temps... On dira "j'ai entendu ou lu quelque part qu'une ... femme je crois, est morte en tombant d'un trottoir! On en rira de plus en plus: quelle bête mort. Bref, je ne voulais pas écrire ce matin, juste regarder la nature qui reçoit des larmes du ciel.
Ce déconcertant 30 juin 2020
Je m'en souviendrai de ce "dernier jour scolaire" qui sonne le glas de 3 semaines d'aberrations politiques quant à la reprise de l'école avec Coronavirus. Je relis mentalement les commentaires ahurissants de certains prétendant que leurs gosses sont traumatisés de ne plus voir leurs copains, leur maitre ou maitresse d'école. Donc, ces pauvres enfants vont subir le trauma des congés scolaires... et ce chaque année. Juste ridicule, . Quand je raconterai ce 30 juin, j'aurai en mémoire ce temps venteux, la grisaille du ciel et la pluie qui ne tombe désespérément pas sur ma région. Le potager sèche, les seaux de citerne ne suffisent pas à l'abreuver. L'ambiance est à l'automne et j'aurais l'envie de la pape au lait battu de mon enfance véganisée à ma façon évidemment. Les signes sont fort heureusement à l'été, les fruits de sureau encore verts nous préparent une belle récolte et les framboises acidulées de mon jardin fondent en bouc...
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